Les causes :
Les causes (essentiellement mécaniques) font encore débat. Selon des études, voici celles qui sont suspectées comme favorisant l’apparition et le développement de déformations positionnelles du crâne :
- Causes in utéro (position du corps et de la tête de l’enfant dans l’utérus lors des dernières semaines de grossesse, anomalie utérine…)
- Accouchement (passage de la tête du bébé dans le bassin de la maman, utilisation d’instruments type forceps ou ventouses, blocage du bébé dans le bassin…)
- Présence d’un Torticolis ou manque de mobilité de la tête à la naissance et tonus musculaire
- Couchage et position prolongée sur le dos (surface dure)
- Manque de vitamine D de la mère pendant la grossesse (à confirmer).
La plagiocéphalie touche en priorité :
- Les premiers-nés
- Les garçons (moins actifs que les filles au même âge et/ou souvent plus hypotoniques)
- Les prématurés, les multiples
- Les enfants nourris au biberon (lié au manque de changement de position et non pas au mode d’alimentation, veillez à bien alterner bras gauche et bras droit)
Que faire en prévention ?
Il est important de respecter les consignes de couchage sur le dos pendant le sommeil de votre bébé, afin d’éviter les risques de mort subite du nourrisson. Mais, il est tout aussi important d’adopter les bons gestes lors des phases d’éveil de votre enfant, en favorisant les « jeux et activités » sur le ventre, le côté ou assis.
Les bons gestes à adopter :
Voici quelques conseils de prévention, pour éviter que votre enfant ne développe de déformation positionnelle. L’objectif est d’éviter autant que possible que sa tête ne se retrouve appuyée de manière prolongée sur une surface dure et que l’enfant ne développe ou ne conserve une attitude préférentielle d’un coté (tête plus souvent tournée d’un côté) :
- Changer l’enfant de sens dans le lit tous les jours (inverser tête et pieds)
- Pour l’alimentation alterner la position et donner le biberon à bébé tantôt d’un côté, tantôt de l’autre
- Solliciter l’enfant autant à droite qu’à gauche
- Éviter le contact prolongé de sa tête sur une surface dure, lors de l’utilisation prolongée des transats, cosys, sièges autos…
- Privilégier, si vous le souhaitez, le portage en écharpe qui est très intéressant pour éviter une déformation positionnelle
- Ne pas hésiter à signaler au médecin qui suit l’enfant toute attitude préférentielle ou suspicion de torticolis
- Favoriser l’éveil sur le ventre : c’est le couchage sur le ventre qui est dangereux (facteur de risque évident pour la mort subite du nourrisson), mais le jeu sur le ventre dès les premiers mois, sous surveillance des parents, est très bénéfique pour l’enfant. Les recommandations mondiales préconisent 30 mn/jr. Procéder par paliers progressifs en fonction de l’âge de l’enfant, au départ 10 secondes puis on augmente progressivement. (mettre lien vers texte sur les exercices de repositionnement)
- Consulter un ostéopathe si possible pendant la grossesse puis dans les 2 à 6 premières semaines de vie.
- Si une déformation apparaît, il faut être très vigilant : surveiller et réagir vite au besoin. Pour cela, utiliser les techniques de repositionnement. Pour observer la forme du crâne de votre bébé, il faut le regarder en « vue de dessus », soit se placer au dessus de lui, pendant qu’une tierce personne le tient assis.
Les conséquences
Une plagiocéphalie non traitée peut avoir des conséquences pouvant dépasser malheureusement les simples problèmes esthétiques. Le risque de rencontrer l’une et/ou l’autre de ces conséquences semble plus élevé dans les cas de fortes asymétries.
Ces conséquences et leur gravité, à court et long terme, font encore l’objet de recherches ; dans certains cas, les problèmes suivants ont été constatés ou suspectés :
- Risques moteurs et neurologiques : Plusieurs études indiquent que les enfants atteints de plagiocéphalie ont plus fréquemment un retard de développement psychologique. En particulier, une étude faite à l’âge de 6 mois met en évidence un retard des enfants atteints de plagiocéphalie sur tous les critères testés, notamment moteurs. Une autre à l’âge moyen de 8 mois donne des résultats très similaires. Si certaines études indiquent que l’écart entre enfants atteints et enfants non atteints disparaîtglobalement vers 18 mois, une autre étude a montré que 39 % des enfants atteints suivis par un centre ont pu, à l’âge scolaire, avoir besoin de soutiens particuliers (soutien scolaire, orthophonie, kinésithérapie, ostéopathie, podologie, psychomotricité..).
- Problèmes auditifs
:
Une étude montre une réaction plus faible à certains stimulus auditifs parmi des enfants atteints de plagiocéphalie par rapport à des enfants non atteints.
- Otites
: Une étude suggère un lien entre sévérité de plagiocéphalie positionnelle et otites.
- Problèmes de vue : Un lien existe entre plagiocéphalie positionnelle et problème de vue, mais ce lien ne semble encore ni expliqué ni quantifiable. Les plagiocéphalies dues à une craniosténose sont souvent associées à un strabisme, mais le lien entre plagiocéphalie positionnelle et strabisme n’est pas encore démontré.
- Scoliose : Une étude a montré un lien entre scoliose et plagiocéphalie.
- Déformation de la mâchoire
: Une étude a montré que la plagiocéphalie peut provoquer une asymétrie de la mâchoire.
- Problèmes dentaires (troubles de l’occlusion dentaire…) : Lorsque l’asymétrie atteint le visage, les déformations peuvent atteindre les mâchoires et causer des troubles de l’occlusion nécessitant un traitement orthodontique.
A partir de quand peut-on envisager un traitement par orthèse ?
Si votre enfant présente une déformation positionnelle trop importante. Ou que les différentes techniques de repositionnement, et les traitements du kinésithérapeute et/ou de l’ostéopathe n’ont pas été suffisants à rétablir la forme arrondie du crâne de votre enfant. Il peut-être envisager, avec votre accord, un traitement par orthèse dès qu’il approche 6-7 mois. Il s’agit d’un casque fabriqué sur-mesure qui va rediriger la croissance du crâne vers les zones plates, grâce au vide présent dans le casque à ces endroits là. Dans ce cas, il faut se tourner un centre de soin spécifique (Nantes, Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Bâle). A noter que plusieurs centres de soins peuvent donner leur avis par mail si vous leur communiquez des photos de la tête de votre enfant.
Remarque
:
Il est important de bien différencier les déformations positionnelles (plagiocéphalies/ brachycéphalies) des déformations organiques, appelées aussi craniosténose.
En effet, ces dernières résultent d’une fusion prématurée d’une ou plusieurs sutures crâniennes et ne nécessite de ce fait pas le même traitement. Dans ce dernier cas, il faut consulter un spécialiste compétent en la matière.
Informations issues du site de l’Association Plagiocéphalie Infos et Soutien©2013, qui informe et sensibilise le public sur ces déformations crâniennes, mais propose également une aide et des conseils pour les parents d’enfants atteints. Pour plus d’informations, et consulter leur FAQ : Site web : asso-plagiocephalie.elementfx.com
Blog parent : plagiocephalie-moncombat.blogspot.com
Vous pouvez également télécharger la plaquette de prévention de l’association à cet endroit : http://www.archive-host.com/count-1526397-plaquettedefweb.pdf